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300 personnes pour dénoncer l'état d'urgence à Strasbourg

A l'appel du collectif Justice et liberté qui relayait l'appel national 300 citoyens bas-rhinois se sont rassemblés Place Kléber pour demander l'arrêt de l'état d'ugence permanent et la déchéance de nationalité

L'intervention du PCF par Christian GROSSE

Apparue comme justifiée au soir des attentats du 13 novembre, l’état d’urgence voit son efficacité contre le terrorisme contestée : les 3189 perquisitions administratives et 392 assignations à résidence prononcées ont abouti à seulement quatre enquêtes sur des dossiers terroristes et une seule mise en examen. Mais comme le souligne le juge Trévidic l’état d’urgence « se révèle un instrument très dangereux, qui peut facilement être retourné contre des opposants politiques ».

Les abus et les injustices se multiplient. La semaine dernière les jeunes communistes qui voulaient manifester contre Sarkozy, devant la librairie Kléber se sont vus refoulé, contrôlés et interdits de crier le moindre slogan au risque de se voir embarquer. Alors que Monseigneur Sarkozy avait le droit à une protection policière renforcée.

Oui Sous l’état d’urgence, la liberté d’expression est définitivement à géométrie variable !

Sous couvert de lutte contre Daech les musulmans sont stigmatisés et apparaissent potentiellement comme des individus dangereux. C’est inacceptable !

L’état d’urgence justifie qu’on ferme un peu plus les frontières et qu’on refoule les réfugiés ! C’est inacceptable !

L’état d’urgence justifie les interventions militaires de la France depuis l’Irak jusqu’en centre Afrique, en passant par la Syrie, la Lybie et le Mali. Non le drapeau français ne doit pas servir de cache-sexe aux intérêts pétroliers. Pour avoir la paix il faut au contraire préparer la paix.

Avec la réforme constitutionnelle voulue par Hollande, ce sont les fondamentaux de la démocratie qui sont attaqués au motif de la défendre. Un climat de peur est encouragé, les médias et les dirigeants politiques parlent tels de véritables chefs de guerre afin que la réduction des libertés fondamentales apparaisse comme une conséquence logique à la période que nous vivons. La polarisation sur les peurs, la panique, la répression syndicale avec les Goodyear cache également de fortes régressions sociales telle que la réforme du code du travail en préparation. La mobilisation pour la liberté et pour se libérer de l'austérité, c'est cela l'urgence.

La République, ce n’est pas un slogan publicitaire ou un talisman que l’on brandira tel une tresse d’ail devant des vampires. La République c’est une construction démocratique modifiée au fil des siècles, de la révolution à ce jour, dans de divers combats. Pour nous, comme pour Jaurès, elle ne peut être que sociale et laïque, c'est-à-dire respectueuse de tous, attentive à donner à chacun les moyens de son épanouissement et de son émancipation.

Il y a un an, la France disait son désir de paix et de République pour refuser la peur et la division. Des voix s'élevaient pour dire le mal-être des plus discriminés. C'est à tous qu'il fallait répondre pour hisser la République vers le meilleur. Las, rien n'a été fait à part de beaux discours. Et depuis le choc du 13 novembre, c'est l'espoir du 11 janvier qui est fauché et trahi. Plus question de solidarité, mais seulement de surveillance. Plus question de liberté, mais seulement de suspicion. Des moyens pour la police, très bien Monsieur Hollande. Mais, où sont les profs, les éducateurs, les formateurs, les maîtres d'apprentissage, les personnels soignants, les espaces culturels, les emplois associatifs, que la France – soi-disant en état d'urgence sociale – attend ?

Disons-le haut et fort : l’égalité n’est pas compatible avec l’austérité ! Il faut sortir de la camisole libérale, faire mordre la poussière aux fondamentalistes de l’austérité. Alors Monsieur le Président de la République, vous voulez changer la Constitution, d’accord. Nous aussi, nous voulons une 6ème république. Mais nous ne voulons pas la changer sous la dictée du terrorisme. Nous voulons la changer pour donner plus de pouvoirs au peuple, en finir avec ce régime plus personnel encore, qu’une monarchie.

Mais si c’est pour décider cette incroyable déchéance de nationalité, si c'est pour faire entrer dans le droit commun l'état d'exception, alors c’est non, c’est mille fois non.

A l’approche de l’échéance présidentielle, utiliser l’état d’urgence permanente comme forme de gouvernance de la peur, va créer une surenchère sécuritaire au détriment du débat démocratique sur les alternatives possibles. Nous n’en voulons pas !

Pour les communistes,

C’est Non à l’État d'urgence et à la déchéance de nationalité,

oui à l'urgence sociale, démocratique et citoyenne !

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300 personnes pour dénoncer l'état d'urgence à Strasbourg

le 31 janvier 2016

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