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Antoine SPLET : "Pour une étude de faisabilité étudiant la gratuité des transports en commun au niveau de l’Eurométropole"

Question orale d’Antoine SPLET

Conseiller communautaire - Schiltigheim

Parti Communiste Français

Non-Inscrit

«  Pour une étude de faisabilité étudiant la gratuité des transports en commun 
au niveau de l’Eurométropole »

Monsieur le Président,

Mesdames, Messieurs, cher-es collègues,

La récente actualité m’oblige à interpeller l’exécutif métropolitain sur les transports en commun dans notre agglomération et plus particulièrement sur la gratuité d’usage de ce service public essentiel.

Trois faits d’actualité m’obligent à remettre cette question politique sur le devant de la scène.

Le premier fait concerne l’urgence climatique.

L’été que nous venons de traverser a été l’un des plus chauds de la décennie. Qui dit « canicule » dit souvent « pic de pollution ».

Ainsi, à plusieurs reprises, pour réduire la pollution, vous avez déclenché le « plan canicule ».

Sur l’aspect transports publics, ce plan me semble insuffisant avec comme seule réponse un ticket illimité à 1€70 pour la journée. C’est un sparadrap sur une jambe de bois.

Il conviendrait d’avoir à minima une gratuité ponctuelle lors de ces pics de pollution qui seront hélas amenés à se répéter.

Le second fait concerne le Grand Contournement Ouest et son actualité.

Sans entrer dans le débat, et vous connaissez ma position, pour une remise à plat totale du projet, de plus en plus de voix s’élèvent, pour soutenir un développement massif  de l’offre de transports publics, comme alternative à ce projet écrit à l’encre de la CCI et de Vinci.

Je ne peux que souscrire à cette aspiration, et parmi les propositions qui montent dans notre agglomération, il y a celle de la gratuité.

Le 3e fait est  l’événement qu’ont constitué les 1eres Rencontres nationales des transports en commun gratuits de Dunkerque les 3 et 4 septembre 2018.

Je regrette que l’Eurométropole n’y ait été représentée, au moins, pour prendre la mesure des dynamiques en cours et étudier sérieusement la possibilité d’une telle innovation sociale et écologique.

Aujourd’hui en France, et dans l’Eurométropole, le débat a changé de nature.

Même le président de la CTS lui-même est obligé de se positionner sur ce débat en se prononçant favorablement concernant une gratuité partielle lors des pics de pollution.

Lors du Conseil communautaire du 20 avril 2018, j’avais émis l’idée de réfléchir à la gratuité des transports en commun.

La réponse de l’exécutif a été cinglante.

La « gratuité des transports en commun coûte 52 millions d’€ soit 52 points de fiscalité en plus » dixit Monsieur Ries, Vice-Président au transport à l’Eurométropole, un brin moqueur.

Tandis que pour Monsieur le Président, la gratuité, c’est je cite «  mettre à terre les transports en commun ».

Cette réponse n’est pas allée au bout des enjeux.

Les transports en commun gratuits sont un outil essentiel de la lutte contre le réchauffement climatique et une des réponses à la pollution qui cause 48 000 décès par an.

La gratuité totale, adossée à d’autres mesures ambitieuses comme le RER métropolitain, permettrait de favoriser un report massif de la voiture vers les transports en commun.

La gratuité des transports en commun est aussi un outil d’émancipation sociale.

Chacune, chacun, se trouve à égalité dans un espace où les rapports marchands sont abolis, où l’égalité d’accès est garantie par la gratuité des transports en commun.

La gratuité rend du pouvoir d’achat aux usagers et à leurs familles, qui subissent l’austérité gouvernementale.

L’exécutif y voit un coût. Le président de la CTS, que des inconvénients. Moi, j’y vois un investissement pour l’avenir.

Ma question est simple : quelle est la position de l’exécutif métropolitain  concernant la mise en route d’une étude de faisabilité de la gratuité des transports en commun ? Êtes-vous « pour » ou contre une telle étude ?

Si on s’inspire de ce qu’il se passe à Clermont-Ferrand, elle coûterait près de 50 000 €. Une somme dérisoire face aux enjeux présentés précédemment.

Cette étude de faisabilité nous permettrait d’être fixés : est-ce possible ou impossible dans notre agglomération ?

Elle répondrait à 4 questions de fond pour instruire le débat sans caricature.

La 1ere, La gratuité dans l’Eurométropole se heurterait-elle à un problème de taille de notre agglomération ?

La 2e, la plus importante : Quel coût financier pour la collectivité ?

Oui, il faut combler les 52 millions d’€ manquants.

Tout en sachant que la gratuité entraîne des diminutions de dépenses au niveau de la billetterie, des postes de contrôle qu’il faudra redéployer ailleurs…

Tout en sachant que la gratuité des transports en commun entraîne des gains financiers supplémentaires pour notre collectivité puisque la gratuité dynamise les centres villes et les commerces, le tourisme.

On serait, à mon avis, bien loin des 52 millions d’€.

La 3: La gratuité favorise-t-elle l’usage de transports en commun ?

A Châteauroux,  métropole, de taille moyenne avec 75 000 habitants, la fréquentation atteint désormais 57 voyages/an/habitant alors que la moyenne française pour des agglomérations de taille similaire est de 35 voyages/an/habitant.

La 4: Y-a-t-il un lien entre la gratuité des transports en commun et la baisse du trafic routier ?

Au sein de l’intercommunalité du Pays d’Aubagne et de l’Etoile, la fréquentation a augmenté de 170 %, avec, en même temps, une baisse de 10 % du trafic routier….

Monsieur le Président, chers collègues,

Les enjeux sont posés.

Nous avons la possibilité d’être une métropole pionnière au vu de notre taille en rendant réel ce slogan : « liberté, égalité, gratuité ».

Je vous remercie pour votre réponse.

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Antoine SPLET :

le 29 septembre 2018

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